Trouble de l’attention (TDAH)
Je suis distrait, mais je ne suis pas fainéant : le quotidien d’un élève avec un trouble de l’attention
J’ai toujours entendu dire que j’étais « dans la lune », « pas concentré », ou encore « paresseux ». La vérité, c’est que je souffre d’un trouble du déficit de l’attention (TDA), et que chaque journée à l’école est un véritable parcours du combattant.
Comprendre mon cerveau
Imaginez une radio qui capte toutes les fréquences en même temps. En classe, j’entends la voix du professeur, le bruit du stylo de mon voisin, le chuchotement au fond de la salle, le vrombissement du chauffage, et même les conversations dans le couloir. Mon cerveau ne sait pas quoi filtrer, tout arrive en vrac.
Certains jours, j’arrive à suivre un cours du début à la fin, mais souvent, mon esprit vagabonde sans que je puisse le contrôler. Un mot prononcé par le prof me fait penser à autre chose, et soudain, je me retrouve à rêver sans m’en rendre compte. Puis, je reviens à la réalité en ayant manqué une explication cruciale.
Entre frustration et incompréhension
Les remarques sont répétitives : « Tu ne fais pas d’efforts », « Tu es trop dispersé », « Si tu travaillais plus, tu réussirais ». Ce que peu de gens comprennent, c’est que je fais des efforts constants, mais que mon cerveau ne fonctionne pas comme celui des autres.
Rester assis pendant une heure sans bouger est un supplice. Lorsque je tente de me concentrer, je dépense une énergie immense et je finis épuisé. Mon bullet journal m’aide à garder une trace des devoirs, mais je perds souvent mes feuilles, j’oublie des instructions, et je mets parfois deux fois plus de temps à faire un exercice qu’un camarade.
Ce qui m’aide vraiment
Heureusement, certains professeurs comprennent ma différence et adaptent leurs méthodes. Ils m’autorisent à bouger discrètement, à utiliser des supports visuels, ou à diviser une tâche en plusieurs étapes plus courtes. Ces ajustements changent tout : je me sens valorisé et je gagne en confiance.
J’ai aussi appris à mieux gérer mon trouble. J’utilise des applications pour organiser mon travail, je fais des pauses régulières pour éviter la surcharge mentale, et je pratique des activités physiques pour canaliser mon énergie.
Un message d’espoir
Avoir un trouble de l’attention ne signifie pas être moins intelligent ou condamné à l’échec. Avec du soutien, des aménagements et de la compréhension, nous pouvons réussir et exploiter pleinement notre potentiel.
Aux enseignants et aux parents : soyez patients, écoutez-nous, et adaptez l’environnement. Aux élèves qui se reconnaissent dans mon témoignage : vous n’êtes pas seuls, et vous pouvez trouver des stratégies qui fonctionnent pour vous.
Nous ne sommes pas paresseux, nous avons juste un cerveau qui fonctionne différemment. Et cette différence peut devenir une force.
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